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- Principe d’honnêteté. Ne pas se faire passer pour ce qu’on n’est pas, ne pas prétendre que quelque chose est ce qu’il n’est pas. La fantaisie ne pose pas de problème tant qu’elle est explicitement présentée comme telle.
- Principe de légèreté. Bien que le respect soit de mise et la démarche sérieuse, il faut laisser toute sa place à l’amusement, proscrire toutes les attitudes de rabat-joie et tout ce qui relève du dénigrement, de la culpabilisation du divertissement. Les attitudes pesantes éloignent des ancêtres, parce que la gravité quand on n’est sûr de rien, ne permet pas la légèreté et la modestie nécessaire à la recherche perpétuelle du lien ancestral. Sérieux n’est pas gravité.
- Principe d’assertivité. Oser affirmer des choses, proposer, montrer, créer. Ne pas rester dans une attitude purement dubitative ou critique. Affirmer, ce n’est pas prétendre détenir la vérité unique. Affirmer, c’est proposer sérieusement et sincèrement une expérience et aller au bout de celle-ci pour faire progresser la connaissance.
- Principe de cohérence systémique. L‘important dans la recréation ou la compréhension, c’est de se figurer un système cohérent. Recourir à des approximations ou des biais (jugements anachroniques) est moins grave que de se figurer un système incohérent ou incomplet.
- Principe de mutabilité. La transmission va de pair avec une transformation. Nous sommes à la fois proches et différents de nos ancêtres. Nos ancêtres vivent en nous sous une forme qui ne peut être identique à la forme initiale. Les gènes, la culture, les croyances, les valeurs et la sensibilité de nos ancêtres, sont présents en nous sous une forme transformée. Le fait que notre culture ne soit pas identique à celle de nos ancêtres ne signifie nullement que nous n’aurions plus rien à voir avec eux.
- Principe de constructivité. Toute remarque ou critique se doit d’être constructive
- Principe de bienveillance. Favoriser les interactions positives, formuler positivement les choses, donner le bénéfice du doute
- Principe d’indulgence. Tenir compte avant tout des efforts de la personne et de la sincérité. Ne pas se moquer d’une réalisation imparfaite, notamment lorsque les défauts de celle-ci sont imputables à un manque de temps ou d’argent.
- Principe de suspicion de christianisme intériorisé. Beaucoup de discours de mépris, de dénigrement, de négation de la substance païenne de telle ou telle production ou pratique culturelle proviennent d’un christianisme intériorisé pas toujours évident à déceler, car la rhétorique et la perception chrétienne prennent de plus en plus des formes détournées, telles que l’anticapitalisme, l’anti-américanisme, la déploration du “vide spirituel” et du “consumérisme”. “Les cadeaux et la déco de Noël, c’est du consumérisme, le vrai noël spirituel c’était quand on allait à la messe et que les enfants recevaient juste une orange”. “Halloween c’est juste une fête commerciale”. Nul ne doit être à l’abri de tout soupçon de christianisme intériorisé. Plusieurs mouvements conservateurs se voulant néo-païens ne sont rien d’autre que du christianisme enrobé de folklore. On peut également être pétri de christianisme intériorisé en étant sincèrement anti-chrétien, tant les propagandistes chrétiens ont façonné nos sensibilités, perceptions et visions de l’histoire. De plus, en croyant s’opposer au paradigme chrétien, on peut le renforcer par le phénomène de confirmation rôlistique. Bref, les manifestations et ruses du christianisme intériorisé sont nombreuses et variées, en particulier dans les représentations : paganisme associé et réduit à un sabbat de sorcières, païens dépeints comme des sauvageons dansant nus autour du feu.
- Rejet du mépris christiano-centré. Rejet du discours (le plus souvent implicite) selon lequel tout ce qui n’est pas chrétien ou ne ressemble pas au christianisme ne serait pas “de la spiritualité”. Exemple : Platon survalorisé parce que des choses qu’il a écrites présentent quelques similarités avec certains dogmes chrétiens; le Noël et la Pâque actuels vus comme “moins spirituels” parce que moins chrétiens et plus hédonistes.
- Principe de refus du zèle. Un fanatique ou un rigoriste abstinent n’est pas meilleur qu’un caractère plus tempérant. L’important, c’est l’harmonie de vie et les réalisations, indépendamment du zèle. Le zèle doit être rejeté comme un corps étranger bloquant la démarche ancestraliste.
- Principe de multiplicité des approches. Ne pas se présenter comme un gourou détenteur de la vérité unique. Plusieurs approches différentes peuvent être vraies ou également probables.
- Principe de non-fétichisme. Le profond intérêt pour la culture, les croyances, les pratiques, les techniques, les représentations, les discours, les productions de nos ancêtres ne doit pas être confondu avec le fétichisme de l’ancien. Une pratique, une expérience ou une réalisation n’est pas nécessairement meilleure parce qu’elle implique l’usage d’objets anciens ou de tout autre élément ancien. Ce qui importe, c’est le sens de notre démarche, c’est le but et la cohérence des moyens mis en œuvre pour y parvenir. Sur la plan moral également, une opinion répandue dans un peuple maintenu dans l’ignorance et la servitude n’a pas à être sacralisée.
- Principe de refus de la nostalgie. L’ancestraliste refuse la nostalgie et le « c’était mieux avant ». L’ancestraliste se méfie de toutes les représentations édulcorées du passé.