Le paganisme désigne la démarche ancestraliste et polygnostique de régénération spirituelle après l’agression chrétienne.
Les religions païennes sont les religions ancestrales pratiquées par des gens ayant une forte connexion à la terre de leurs ancêtres.
Païen vient de paganus, du pays, et a servi aux chrétiens d’insulte et de motif de persécution pour sévir contre ceux qui étaient restés fidèles à leurs ancêtres. Avec le déclin du pouvoir chrétien, il est à présent de nouveau arboré comme une fierté.
Le paganisme est par essence antichrétien et antifasciste, puisqu’il est le respect libéral du pluralisme des élans spirituels, cultuels et philosophiques de notre âme.
On dit païen tout ce qui est porté par l’élan spontané et naturel de l’âme d’un peuple. Est païen ce qui est fidèle au pays et à sa culture ancestrale, libéré du poids de tout monodogme religieux autoritaire.
Même dans l’antiquité pré-chrétienne, le paganisme ne s’est jamais limité à un culte religieux officiel. Ainsi, le culte officiel à Athènes ou à Rome n’était qu’une petite partie du paganisme hellénique et latin. Tous les cultes officiels d’avant le christianisme n’étaient même pas nécessairement des cultes païens. En effet, le culte impérial ou le culte républicain ne sont pas du paganisme, mais une partie du culte politico-religieux officiel de Rome. Les imbrications entre le pouvoir politique et la religion ne font pas partie du paganisme, en témoignent le culte de plus en plus monolâtres des élites à la recherche de la dernière mode importée d’Orient : Mithra, Sol Invictus, la pierre noire d’Héliogabale…
Les cultes païens ne peuvent par définition pas être dictés ni imposés à personne, et ne sont incompatibles qu’avec les cultes paganicides. Le paganisme assume ses influences, ses emprunts et ses émulations d’ailleurs, mais ne peut être mélangé avec aucun culte exclusif sans finir par être inéluctablement cannibalisé.
Si les monismes agressifs comme les différentes religions monoyahvistes sont faciles à identifier comme non-païens et paganicides, en revanche les cultes exclusifs passifs ne sont pas païens pour autant. L’exclusivité passive, ne réclamant pas la destruction des autres cultes ni la conversion forcée de personne, est quand même spirituellement remplaciste. Il existe ainsi deux types de religions remplacistes : les religions remplacistes actives et les religions remplacistes passives.
Le principe de la conversion est un principe remplaciste. Il n’est possible de se convertir à aucune religion païenne, puisque la nature même du paganisme est de demeurer soi-même, inchangé, inconverti, insensible aux tentatives de défiguration identitaire des religions remplacistes, inflexiblement porté par notre seul instinct religieux, pour se permettre d’approfondir pas à pas les vecteurs de fascination qui nous habitaient déjà discrètement. Le paganisme religieux est au lent minage de richesse ce que le remplacisme religieux est au pillage et à l’appropriation des richesses des autres. Car les religions remplacistes savent très bien assimiler et cannibaliser culturellement les aspects les plus attrayants des religions païennes pour mieux en détruire la substance.
Les courants païens ne sont pas exclusifs entre eux ni fermés, la curiosité et la fascination par des cultes lointains ayant toujours existé, mais tout délaissement des dieux et de la mythologie de son peuple est un écart paganicide. Le païen est nécessairement une personne enthousiaste d’en apprendre toujours plus sur l’univers spirituel, culturel et cultuel de ses ancêtres.
On ne se convertit pas au paganisme, on brise ses chaînes yahvistes qui nous maintiennent artificiellement à distance de celui-ci. On redevient ainsi authentiquement ce que notre for intérieur nous avait toujours soufflé. On rejoint le paganisme pour redevenir entier.